Syndrome de LYNCH : identification et prise en charge - 21/10/19
Identification and management of patients with Lynch syndrome
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Résumé |
Environ 5 % des cancers colorectaux (CCR) surviennent dans un contexte de prédisposition héréditaire au cancer. Le syndrome de Lynch est le plus fréquent des syndromes de prédisposition au cancer colorectal et est aussi associé à un sur-risque de développement d’autres cancers (notamment cancer de l’endomètre et cancer de l’ovaire). Il est la conséquence d’une variation génétique constitutionnelle sur un gène faisant partie du système de réparation de l’ADN MisMatch Repair (MMR) : MLH1, MSH2, MSH6ouPMS2 ; ou du gène EPCAM (promoteur du gène MSH2). En cas d’identification d’une mutation prédisposant au syndrome de Lynch, un suivi clinique et la mise en place de mesures de prévention sont recommandés, adaptés au risque estimé de cancer. Des critères cliniques (Amsterdam II et Bethesda) ont été validés afin d’identifier les patients index devant se voir proposer une consultation d’oncogénétique en vue de la mise en œuvre d’une analyse génétique constitutionnelle. Par ailleurs, l’Institut National du Cancer (INCa) recommande que soit réalisé à titre systématique un test tumoral à la recherche de stigmates de défaillance du système MMR en cas de diagnostic d’un CCR avant l’âge de 60 ans ou d’un cancer de l’endomètre avant l’âge de 50 ans ou, quel que soit l’âge si un patient développe une de ces tumeurs dans un contexte d’antécédent personnel ou familial de cancers du spectre du syndrome de Lynch. Dans cette mise au point, nous abordons les modalités de dépistage du syndrome de Lynch (identification du cas index et dépistage familial) et les modalités de surveillance en 2019.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
About 5% of colorectal cancer (CRC) cases occurred in the context of an underlying hereditary predisposition syndrome. Lynch syndrome is the main causes of hereditary CRC but is also associated with a higher risk of other cancers (such as endometrial cancer and ovarian cancer). It is the consequence of constitutional mutation in a MisMatch Repair (MMR) gene, involved in DNA repair: MLH1, MSH2, MSH6 or PMS2; or of the EPCAM gene (MSH2 promotor). If a mutation predisposing to Lynch Syndrome is identified in an individual, special monitoring should be initiated, adapted to estimated cancer risk. Clinical criteria (Amsterdam II and Bethesda) have been validated to identify the patients who should be referred for genetic counseling in order to initiate constitutional DNA testing. Furthermore, the French National Cancer Institute (INCa) systematically recommend tumoral testing looking for MMR system failure in case of CRC diagnosed under 60, endometrial cancer diagnosed under 50 or whatever the age in patients diagnosed with CRC or endometrial cancer harbouring personal or familal history of Lunch Syndrome cancers. In this review, we will discuss how to detect Lynch syndrome (identification of the index case and family screening) and how to monitor it in 2019.
• | Le syndrome de Lynch est un syndrome de prédisposition héréditaire au cancer (colorectal, endomètre, ovaire…), de transmission autosomique dominante, caractérisé au plan moléculaire par la présence d’une mutation constitutionnelle sur un des gènes du système MisMatch Repair (MMR), système de réparation de mésappariements de l’ADN : MLH1, PMS2, MSH2, MSH6 ou EPCAM. |
• | Les tumeurs survenant dans ce contexte sont caractérisées par l’existence d’une instabilité des microsatellites ou par la perte du signal d’une (ou deux) protéines MMR en immunohistochimie. |
• | Ces tests réalisés sur la tumeur permettent l’identification des cas index et doivent être réalisés systématiquement en cas de cancer colique<60 ans, de cancer de l’endomètre<50 ans et/ou d’histoire personnelle et/ou familiale évocatrice. |
• | Les critères cliniques (basés sur l’histoire personnelle et familiale du patient) sont aussi un moyen d’identifier les familles susceptibles d’être concernées par ce syndrome mais manquent de sensibilité (critères d’Amsterdam) ou de spécificité (critères de Bethesda). |
• | Les cas index identifiés (patients susceptibles d’être porteurs d’un syndrome de Lynch) doivent être adressés en consultation d’oncogénétique en vue de la réalisation d’une analyse génétique constitutionnelle qui seule permet de confirmer le syndrome en cas de mutation d’un gène MMR. Des tests génétiques ciblés sur la mutation identifiée sont ensuite proposés dans la famille (tests « pré-symptomatiques »). |
• | En cas de prédisposition au syndrome de Lynch, un suivi clinique est recommandé qui débute à l’âge adulte et est avant tout centré sur la surveillance colique (coloscopies avec chromo endoscopie à l’indigo carmin tous les 1 à 2 ans à partir de 20–25 ans) et gynécologique (suivi annuel dédié à partir de 30–35 ans comprenant un examen clinique, une échographie pelvienne et des prélèvements de l’endomètre pour examen anatomopathologique). Une hystérectomie avec annexectomie bilatérale est proposée aux femmes prédisposées au syndrome de Lynch vers l’âge de 45 ans après accomplissement du projet parental. |
Plan
Vol 48 - N° 9
P. 904-914 - septembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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